Interstellar Lab : un pont entre la Terre et l’Espace

Fondée en 2018 et basée en grande partie en France, Interstellar Lab s’est donnée pour ambition de développer des habitats auto-suffisants — capables de produire nourriture, recycler l’eau et l’air — pour une vie durable non seulement sur Terre, mais aussi sur la Lune et Mars. Au cœur de cette ambition se trouve le prototype BioPod : un dôme ou “biodôme” à environnement contrôlé, pensé pour recréer des conditions optimales à la croissance de plantes, même dans des zones hostiles, ou en milieu extra-terrestre.

 

 BioPod : la serre du futur, sur Terre … et au-delà

Le BioPod repose sur une technologie combinant contrôle climatique, gestion de l’atmosphère, lumière artificielle, irrigation, et automatisation. À l’intérieur, température, humidité, niveau de CO₂, lumière, irrigation, etc., sont ajustés de façon automatisée — permettant de cultiver plantes, légumes, micro-pousses, voire cultures davantage exigeantes. La technique utilisée est souvent l’aéroponie — c’est-à-dire des plantes cultivées hors sol, avec livraison d’eau et de nutriments directement aux racines, ce qui réduit fortement l’utilisation d’eau et d’énergie, tout en augmentant les rendements. Le BioPod apparaît ainsi comme un outil non seulement utile pour des environnements extrêmes (déserts, zones impactées par le climat) sur Terre, mais aussi comme un laboratoire d’essai pour des habitats spatiaux.

 Vers des habitats martiens ou lunaires : vision spatiale

Interstellar Lab ne se contente pas d’aliments sur Terre. L’objectif est plus ambitieux : concevoir des modules qui pourraient un jour faire partie d’habitats sur la Lune ou Mars, notamment dans le cadre de missions spatiales à long terme. Le BioPod est envisagé comme un premier bloc — mais l’entreprise planche sur des modules plus grands et complexes : des villages bio-régénératifs appelés EBIOS (Experimental BIOregenerative Station), capables de fournir nourriture, eau, air, et énergie pour un groupe d’humains, dans un cycle fermé, avec une empreinte écologique minimale. Ces technologies s’appuient aussi sur des outils de modélisation avancés. Par exemple, pour concevoir le BioPod, Interstellar Lab a utilisé la plateforme numérique de modélisation 3D 3DEXPERIENCE (développée par Dassault Systèmes), pour simuler les conditions environnementales, tester la structure du dôme, et optimiser le système biotechnologique avant prototypage.

 Un soutien international — l’exemple saoudien

Le projet d’Interstellar Lab a attiré l’attention d’acteurs internationaux. En 2021, le FII Institute, fondation basée à Riyad (Arabie saoudite), a investi 500 000 USD dans Interstellar Lab, dans le cadre d’un tour de table de 3 millions. Cet investissement s’inscrit dans une volonté déclarée du FII Institute de soutenir des “solutions globales” pour l’humanité — notamment en matière de durabilité, agriculture consciente des ressources, et résilience face au changement climatique. Concrètement, ce soutien aide Interstellar Lab à accélérer le développement de ses biodômes, tant pour des applications terrestres (agriculture, conservation, production de plantes pour l’industrie, etc.) que pour des ambitions spatiales (fermes lunaires ou martiennes, habitats autonomes).

 Pourquoi l’analogie avec une base martienne est pertinente ?

Les défis de la colonisation martienne — absence de sol fertile, climat hostile, manque d’eau, besoin de recyclage — sont en grande partie simulés dans les BioPods, qui créent un micro-climat contrôlé et permettent de cultiver sans sol traditionnel, avec un minimum de ressources. L’approche “circuit fermé” d’Interstellar Lab (recyclage de l’eau, gestion de l’air, cultures hors-sol) est essentielle pour quiconque imagine un habitat humain durable sur Mars ou la Lune. Enfin, le concept d’un “village bio-régénératif” comme EBIOS rappelle les idées classiques de colonisation spatiale : un lieu clos, autonome, capable de subvenir aux besoins vitaux d’un petit groupe.

 Impacts potentiels – sur Terre et dans l’espace

Sur Terre, les biodômes d’Interstellar Lab peuvent révolutionner l’agriculture dans des zones arides ou dégradées, en réduisant l’eau et l’énergie utilisée, et en offrant une production locale — utile face au changement climatique. Pour l’industrie (agro-alimentaire, cosmétique, pharmaceutique), ces serres permettent de cultiver des plantes rares ou délicates, de manière responsable et durable. Dans une perspective spatiale, ces technologies représentent un premier pas concret vers des habitats humains autonomes sur la Lune ou Mars, et permettent de tester sur Terre des systèmes adaptables aux environnements extraterrestres.

 Un rêve audacieux en cours de réalisation

Interstellar Lab incarne l’espoir qu’on peut — dès aujourd’hui — imaginer des habitats durables, résilients, autonomes, capables de fonctionner dans des milieux extrêmes, que ce soit un désert sur Terre ou le sol poussiéreux de Mars. Grâce à ses BioPods et à la vision d’un village comme EBIOS, l’entreprise met le matériel biologique, agricole et technologique au service d’un futur interplanétaire. Le soutien d’acteurs internationaux comme le FII Institute prouve que cette ambition dépasse le cadre de la start-up : c’est un projet global, liant durabilité terrestre, exploration spatiale, et adaptation aux défis du climat.

A terme, si les technologies continuent à mûrir, elles pourraient bien — littéralement — faire germer la vie là où aujourd’hui rien ne pousse …

L'auteur

Roch Guilabert

Après une carrière dans le Tourisme. Il a occupé le poste de Directeur chez Covos Baxon, agence spécialisée dans l'organisation d'événements ; dans le secteur du MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions). Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial.

Roch Guilabert

Après une carrière dans le Tourisme. Il a occupé le poste de Directeur chez Covos Baxon, agence spécialisée dans l'organisation d'événements ; dans le secteur du MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions). Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial.

Roch Guilabert

Après une carrière dans le Tourisme. Il a occupé le poste de Directeur chez Covos Baxon, agence spécialisée dans l'organisation d'événements ; dans le secteur du MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions). Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial.