
Pour mémoire, une explosion survenue lors d’un transfert de protoxyde d’azote, (un produit utilisé comme carburant lors d’essais au sol du moteur fusée de SpaceShip Two) a frappé le 26 juillet 2007 les installations du constructeur Virgin Galactic situées à Mojave près de Los Angeles. Il y eu trois morts et trois blessés graves.
Le drame de Mojave vient donc rappeler, si nécessaire, que l’espace reste une activité à haut risque.
Dans un article du Figaro, Marc Mennessier a souligné fort à propos les conséquences d’un tel accident si celui-ci avait eu lieu au décollage ou en vol avec des touristes à bord : « Plusieurs questions restent en suspens : les vols d’essai programmés l’an prochain auront-ils bien lieu ? La Société de Richard Branson, qui annonçait avoir reçu fin juin pour plus de 25 millions de dollars de réservation, sera-t-elle en mesure d’envoyer ses clients contempler la Terre pendant quelques minutes d’apesanteur à environ 110 kilomètres d’altitude ? Et ceux-ci en auront-ils encore envie ? »
Ce type d’article prouve à lui seul l’impact provoqué par tout incident comme le souligne Steve Bochinger, directeur des affaires constitutionnelles de la société d’études Euroconsult: « Etant donné le retentissement médiatique des catastrophes des navettes spatiales, on peut imaginer qu’un accident survenu dans un domaine aussi novateur que le tourisme spatial ne passera pas inaperçu. Au premier accident mortel tout le secteur serait menacé. »
C’est d’ailleurs ce qui s’est en partie passé après l’écrasement du vaisseau SpaceShipTwo de Virgin Galactic le 31 octobre 2014 dans le désert de Mojave faisant un mort et un blessé grave (les pilotes du vaisseau).
Déjà, dès 2005, la Commission Espace de l’Académie Nationale de l’Air et de l’Espace avait pris conscience de ce problème sécuritaire : « Le tourisme spatial ne se développera réellement qu’aux conditions suivantes : des coûts de lancement à la baisse pour permettre un autofinancement privé, une sécurité des vols suffisante et un entraînement efficace et de courte durée. Ce sont les enjeux fondamentaux pour les missions lointaines. »