
L’Agence spatiale européenne (ESA) vient de franchir un cap historique avec le lancement officiel du projet Epsilon, une ambitieuse mission d’exploration interplanétaire centrée sur les lunes de Jupiter. À la tête de cette aventure scientifique et humaine sans précédent : Sophie Adenot, première astronaute française à diriger une mission habitée de cette envergure.
"C’est un défi technologique, humain et collectif. Nous allons là où aucune mission habitée n’a encore osé aller."
— Sophie Adenot, astronaute de l’ESA
À 41 ans, l’ancienne pilote d’essai hélicoptère devenue astronaute en 2022 est désormais l’un des visages de l’Europe spatiale. Elle commandera Epsilon-Hab, le module habité de la mission, dont le lancement est prévu à l’horizon 2035, après une première phase robotisée actuellement en cours.
Un objectif clair : les lunes glacées de Jupiter
La première sonde du programme, Epsilon-1, a été mise en orbite début juillet. Elle se dirige désormais vers Europe, une lune de Jupiter recouverte d’une épaisse couche de glace sous laquelle se cache potentiellement un océan salé. Ce monde lointain est considéré par les exobiologistes comme l’un des meilleurs candidats à l’existence de formes de vie extraterrestre.
Dotée de capteurs de nouvelle génération et d’un mini-submersible autonome, la sonde effectuera des relevés pendant plusieurs années. L’objectif : préparer l’arrivée, dans une décennie, d’un équipage humain capable de piloter depuis l’orbite jovienne des robots d’exploration à la surface.
Une mission européenne, une ambition mondiale
Si la conquête de la Lune semble désormais une étape acquise, l’exploration des planètes extérieures reste un territoire quasi vierge. Le programme Epsilon entend y remédier, tout en affirmant le rôle stratégique de l’Europe dans le spatial.
Le projet est soutenu par une large coalition : France, Allemagne, Italie, Norvège, Canada, ainsi que le soutien technique de la NASA et de l’agence japonaise JAXA. Le financement total dépasse les 12 milliards d’euros, répartis sur 15 ans.
"Nous devons penser au-delà de la Lune. Avec Epsilon, l’Europe s’engage vers une présence durable dans le système solaire externe."
— Maria Keller, directrice scientifique de la mission
Sophie Adenot, symbole d’un nouvel espace
La nomination de Sophie Adenot à la tête de la mission n’est pas anodine. Issue de la première promotion mixte d’astronautes européens formée en 2022, elle a rapidement gagné le respect de ses pairs. Après un vol en orbite basse en 2028, elle s’est spécialisée dans les missions de longue durée et la supervision robotique à distance.
Charismatique, polyglotte, engagée pour l’égalité des chances dans les sciences, Adenot devient peu à peu une figure de proue du spatial européen, à l’instar d’un Thomas Pesquet ou d’un Jean-François Clervoy avant elle.
Une décennie d’attente... et d’espoir
Si l’aventure ne fait que commencer, Epsilon s’inscrit dans une dynamique de long terme. Tests de propulsion par fusion pulsée, modules de survie semi-autonomes, coopération avec des start-ups spatiales pour l’IA embarquée : la mission est aussi un laboratoire pour les futures expéditions vers Saturne, voire au-delà.
D’ici là, la sonde Epsilon-1 devra franchir près de 780 millions de kilomètres, entrer en orbite autour de Jupiter, et entamer la cartographie la plus fine jamais réalisée d’Europe. Une première mondiale.
Et peut-être, dans dix ans, verra-t-on Sophie Adenot saluer la Terre depuis l’orbite jovienne, au seuil d’un nouvel âge de l’exploration humaine.