
L'Expédition 72, est revenue sur terre ce dimanche de Pâques avec ses deux cosmonautes russes Alexey Ovchinin et Ivan Vagner et l'astronaute américain Donald Pettit, à bord du vaisseau spatial Soyouz MS-26. L’atterrissage a eu lieu dans une zone reculée du Kazakhstan.
Il s'agissait du troisième vol spatial d'Alexey Ovchinin, du deuxième d'Ivan Vagner et du quatrième de Donald Pettit. Concernant ce dernier, ingénieur de vol pour les missions Expedition 71 et 72, l'Américain qui cumule un total de 590 jours en orbite au cours de sa carrière, est revenu sur Terre le jour-même de ses 70 ans.
Les trois hommes avaient quitté la Terre le 11 septembre 2024 pour rejoindre la station spatiale internationale. Cette mission de 220 jours dans l’espace a permis aux trois passagers de tourner 3520 fois autour de la Terre, parcourant 150 millions de kilomètres et de mener ainsi des dizaines d'expériences scientifiques durant leur séjour dans l'espace.
Selon la Nasa, Don Pettit a conduit "des recherches pour améliorer les capacités en orbite d'impression en 3D, les technologies de traitement des eaux usées et la culture de plantes et la gestion d'un incendie en microgravité".
Cette mission démontre que l'espace demeure encore l'un des derniers domaines de coopération entre la Russie et les États-Unis, dont les relations ont été au plus bas en raison de l'offensive russe en Ukraine, avant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump qui a initié un rapprochement avec Vladimir Poutine.
A ce propos, il faut noter que les russes et les américains viennent également de prolonger leurs accords pour les voyages spatiaux ‘’communs’’en direction de la Station spatiale internationale et ce jusqu’en 2027, alors que des doutes persistaient depuis novembre 2024 sur le prolongement de cet accord d’échange de sièges.
Le retard de la décision américaine était certainement due aux changements attendus au niveau de la présidence de la Nasa, Bill Nelson étant remplacé par Jared Isaacman, un proche d’Elon Musk et de SpaceX.
Sur les deux prochaines années (la fin de la Station spatiale internationale approchant, la NASA prévoyant de désorbiter celle-ci d’ici 2030) les Russes n’enverront plus de Soyouz vers l’ISS à la même fréquence qu’auparavant.
Ainsi, au lieu d’un aller-retour tous les 6 mois, il sera désormais question de rester 8 mois avant de renouveler les équipages au sein de l’ISS. Ainsi, au bout de deux ans, il y aura donc un lancement de moins du côté de Roscosmos.
Soulignons que ces missions communes sont parmi les dernières prévues par les cinq agences spatiales possédant des modules sur l’ISS (États-Unis, Europe, Canada, Japon et Russie).
On est bien loin du temps, où le Président Joe Biden, suite au début de la guerre en Ukraine, annonçait des sanctions économiques de grande envergure contre la Russie et mentionnait spécifiquement que les sanctions « limiteront leur capacité à accéder à la technologie développée à l’ouest...nous allons couper plus de la moitié des importations de haute technologie de la Russie... cela va dégrader également leur industrie aérospatiale, y compris leur programme spatial global » et que Dmitri Rogozine, le patron de Roskosmos, lui répondait : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l'ISS d'une désorbitation incontrôlée et d'une chute sur les États-Unis ou l'Europe. Je vous suggère de ne pas vous comporter comme un irresponsable (…) Pour éviter que vos sanctions ne vous tombent sur la tête. Et pas seulement au sens figuré. »