"La petite histoire du Tourisme Spatial …’’ les hôtels spatiaux

Robert Bigelow, le pionnier des hôtels spatiaux …

 En 1999, Robert Bigelow fonde Bigelow Aerospace. Aidé par Lockheed Martin, le magnat américain de l’immobilier et de l’hôtellerie (Hôtels Budget Inn/Budget Suite of America) prend une part active dans le tourisme spatial en se plaçant résolument sur le créneau des hôtels spatiaux. A cet effet, il acquiert les plans d’un programme d’habitat spatial gonflable (Transhab) abandonné par la NASA. A noter que celle-ci avait mis fin au programme Transhab non pour son manque d’intérêt mais uniquement pour des raisons budgétaires.

Dans ses interventions, Robert Bigelow aime rappeler la maturité et la progression des réalisations de Bigelow Aerospace comme en atteste les propos suivants : « … En 2000 j’ai annoncé que notre but était d’avoir dès 2015 notre premier complexe commercial de l’espace (CSC) en orbite. Nous pourrions être en avance sur ce programme. » Eric Haakonstad, directeur du programme de la société Bigelow Aerospace renchérissant : « Ce sera comme prévu et dans les délais ! »

C’est dans cet esprit que Robert Bigelow a acquis les plans d’un habitat spatial gonflable issus d’un programme abandonné par la NASA : le programme Transhab.

 Le programme Transhab consistait à remplacer une partie des modules métalliques prévus pour l’ISS par des modules à parois flexibles gonflées dans l’espace. Pour un poids inférieur, un module de ce type offrait un volume utile nettement supérieur à celui d’un module métallique classique.

 A partir de 2006 et Genesis-1 le premier prototype d’un module Bigelow et jusqu’en 2020, Robert Bigelow multiplie les projets et les lancements

- Genesis-1. Le premier prototype d’un module Bigelow, le Genesis-1, a été a été lancé avec succès le 12 juillet 2006. Il s’agissait d’une maquette d’un modèle spatial gonflable de 1 270 kilogrammes et de 4,26 mètres de long pour 1,2 mètres de large.

- Genesis 2. Le 29 juin 2007 le lanceur Dniepr met à feu le prototype d’habitat gonflable Genesis 2. Comme pour le premier prototype, tout s’est parfaitement déroulé. Le module a rapidement pris sa forme définitive en offrant un volume habitable de 2,50 mètres de diamètre pour 4 mètres de long.

- Beam 330 (Bigelow Expandable Activity Module). La NASA a réussi en mai 2016, à lancer, à gonfler et à pressuriser le module gonflable expérimental, Beam (Bigelow Expandable Activity Module) amarré à la station spatiale internationale (ISS). Le module a été déployé après sept heures d’efforts.

D’une masse de 1,4 tonne, le Beam mesure quatre mètres de long sur 3,23 mètres de diamètre quand il est entièrement gonflé. Au total, son volume est alors multiplié par 4,5 par rapport au module plié, pour un volume total de 16 mètres cube.

La structure gonflable Beam de Bigelow Aerospace sera finalement utilisée jusqu'à la fin de la vie du complexe orbital à l’époque prévue en 2028.

- CSS Skywalker. Mais le grand dessin de Robert Bigelow est de construire son propre hôtel : le CSS Skywalker (Commercial Space Center Skywalker) du nom de Luke Skywalker, l’un des personnages de la Guerre des Etoiles. Il serait le premier hôtel spatial à offrir à ses visiteurs une vue imprenable sur la Terre jumelée à l’expérience d’un séjour en apesanteur.

Pour qu’il soit un véritable succès, il reste maintenant à Robert Bigelow à trouver les moyens de transport les moins coûteux. Pour autant il demeure confiant dans l’avenir. « Quoi qu’il arrive, vous avez ma parole que moi-même et les équipes de Bigelow Aerospace, ferons tout pour qu’une présence humaine dans l’espace passe du rêve à la réalité. J’espère que le monde entier se joindra à nous dans cette aventure. »

 Malheureusement, le 20 mars 2020, en pleine pandémie du Coronavirus, le gouverneur du Nevada, Steve Sisolak, signe une directive d'urgence ordonnant à toutes les entreprises « non essentielles » de fermer.

Le 23 mars, un porte-parole de Bigelow Aerospace confirme que l'entreprise avait licencié tous ses employés en raison de l'ordre du gouverneur, et qu'elle faisait face à « des amendes, des pénalités et des menaces de révocation de sa licence commerciale si elle restait ouverte. » Le porte-parole a ajouté que « l'entreprise prévoyait de réembaucher des travailleurs une fois la directive d'urgence levée », bien que d'autres sources aient interprété les licenciements comme une mesure permanente. (HS/5)

En 2021 Bigelow stoppe toute activité et met la clé sous la porte. Le dernier acte a pris place en ce mois de décembre 2021, la responsabilité totale du module spatial BEAM (qui restait comme le dernier « actif » de Bigelow) a été transférée au centre spatial Johnson de la NASA. L'aventure de l’habitat gonflable semble désormais terminée.

C’est la fin d’une belle histoire… mais tout porte à croire que d’une manière ou d’une autre Robert Bigelow poursuivra son rêve.

L'auteur

Michel Messager

Michel MESSAGER auteur des ouvrages Le Tourisme Spatial 1954 – 2022, Tourisme Spatial & Écologie, Tourisme Spatial & Santé et Tourisme Spatial & Assurances chez Amazon, est actuellement considéré comme l'un des spécialistes en la matière. Il conseille notamment des entreprises du « New Space » et des fonds d'investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial. Il est aussi l'un des fondateurs de l'Institut Européen du Tourisme Spatial en 2005.

Michel Messager

Michel MESSAGER auteur des ouvrages Le Tourisme Spatial 1954 – 2022, Tourisme Spatial & Écologie, Tourisme Spatial & Santé et Tourisme Spatial & Assurances chez Amazon, est actuellement considéré comme l'un des spécialistes en la matière. Il conseille notamment des entreprises du « New Space » et des fonds d'investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial. Il est aussi l'un des fondateurs de l'Institut Européen du Tourisme Spatial en 2005.

Michel Messager

Michel MESSAGER auteur des ouvrages Le Tourisme Spatial 1954 – 2022, Tourisme Spatial & Écologie, Tourisme Spatial & Santé et Tourisme Spatial & Assurances chez Amazon, est actuellement considéré comme l'un des spécialistes en la matière. Il conseille notamment des entreprises du « New Space » et des fonds d'investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial. Il est aussi l'un des fondateurs de l'Institut Européen du Tourisme Spatial en 2005.